Le Bateau des Fous est un lieu de spectacles nomade et éphémère dédié à la création marionnette,
conçu et porté par la Compagnie StultiferaNavis et un collectif de bénévoles de tous horizons,
présent à chaque édition du Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes
de Charleville-Mézières depuis 2013.
Le Bateau des Fous sera sur l'île du Vieux Moulin de Charleville-Mézières
- du 20 au 29 septembre 2019 -
à l'occasion du 20ème Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes
dans le cadre du tout nouveau OFF DE RUE
- en partenariat avec la Mairie de Charleville-Mézières -
C'est quoi ce bateau ?
Lieu de spectacles alternatif en effervescence pendant les éditions 2013, 2015 et 2017 du Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières, le Bateau des Fous a également été actif en dehors du temps fort du Festival, en proposant à Charleville des spectacles, des ateliers et des chantiers créatifs autour des arts de la marionnette, lors des saisons 2012 - 2013 et 2014 - 2015. Nomade par essence, le Bateau des Fous a aussi accosté au Festival Chalon dans la Rue en 2016, avec pour la première fois dans cette manifestation un lieu dédié à la marionnette de rue.
Le Bateau des Fous n'a pas vocation à s'installer durablement, ni dans le temps ni dans l'espace. Le lieu fonctionne par escales. Il assume son caractère éphémère et sa nature précaire. A l'image des spectacles de marionnette qu'il accueille, il joue de sa fragilité, sans se prendre trop au sérieux ! L'énergie déployée pour le faire renaître régulièrement est un pur acte de générosité collective. Le lieu ne se projette jamais trop à l'avance, et dépend en grande partie de coups de chance et de petits miracles de dernière minute. Il refuse toute contrainte systématique, sauf celle de ne jamais se reproduire deux fois au même endroit.
C'est qui les fous ?
Impulsé à Charleville par Julie Linquette et les membres de la Compagnie StultiferaNavis, il s'appuie sur les artistes du Collectif Off de Strasbourg, et leur expérience en matière d'organisation de festivals, ainsi que sur une équipe fluctuante de joyeux matelots bénévoles. Composé en majorité d'artistes du spectacle vivant, le collectif élargi qui porte le Bateau des Fous a fonctionné jusqu'ici sans subvention et sans soutien institutionnel. Ce n'est pas un lieu de programmation, ni une usine à spectacles, qui a des objectifs à tenir et doit se légitimer par des chiffres, ou des indicateurs de visibilité. Son autonomie lui vaut certes de devoir faire face à de nombreuses difficultés et de prendre d'énormes risques au regard de sa fragilité de base. Mais le lieu en tire un avantage inestimable : une énorme liberté !
Et qu'est-ce qu'il transporte ?
Le Bateau des Fous, c'est un continuum de spectacles qui s'enchainent sans interruption, entre performances, créations, entresorts, déambulations, happenings, ou vieux classiques qu'on aime voir et revoir. Des spectacles en salle toute la journée avec des places disponibles car nous refusons de pratiquer des réservations, des petites formes en cabaret le soir en accès libre qui jouent au chapeau et la nuit qui se termine en musique et en fête ! Le programme bouge au fur et à mesure de tous ceux qui s'ajoutent inopinément. Et dans ce joyeux bordel, chacun peut trouver son bonheur à toute heure. Le lieu monte en puissance tout au long du Festival jusqu'à une apothéose d'affluence qu'il devient difficile de contenir le dernier week end. Ce monde qui passe au Bateau des Fous y laisse un petit quelque chose pour boire un verre ou voir un spectacle, avec des prix symboliques, qui permettent au final de couvrir la majeure partie des frais engagés.
Comment c'est possible ?
Au niveau humain et artistique, le projet repose sur un fonctionnement totalement bénévole, et personne n'est payé. Mais tout le monde est accueilli, nourri et logé, comme à la maison. Nous ne limitons pas les bénévoles et les artistes dans les verre offerts au bar, mais nous leur demandons d'être eux mêmes mesurés et nous fonctionnons à la confiance. Les artistes passent le chapeau, mais ça ne couvre jamais vraiment leur investissement. Aussi, toute l'activité du lieu se base sur du don, sur une entraide, sur une contribution collective conjuguée, qui crée quelque chose de magique, que les spectateurs perçoivent, même inconsciemment, et qui agit sur tout le monde. Il y a une émotion palpable qui se partage, une vibration d'amour qui circule et qui se révèle au final pour les artistes plus précieuse qu'un cachet reçu en échange d'une prestation. Les compagnies du Bateau des Fous sont toute ensemble dans le même lieu, elles ne jouent pas chacune isolément dans une salle de la ville. Tout le monde est réuni au même endroit, et ce partage d'un espace commun rapproche les gens, crée une cohésion, et laisse à chacun le souvenir d'une expérience humaine exceptionnelle. Ca engendre des amitiés très fortes, des fidélités durables et d'innombrables interactions, bien au-delà des dix jours du Festival.
Pourquoi ils font ça ?
Parce qu'ils sont fous et parce qu'il s'agit avant tout d'un acte de création, pour ceux qui le portent, qui ne se définissent surtout pas comme des programmateurs ! Le Bateau des Fous est riche des surprises qu'il provoque et tout est fait pour qu'à chaque instant surgisse l'inouï, débarque l'inattendu, dans un programme fait d'imprévus !
C'est quoi le problème ?
Le nomadisme du lieu qui joue de l'effet de surprise est à vrai dire aussi une stratégie de survie. Car le Bateau des Fous, malgré ses succès répétés, ne fait pas l'unanimité auprès des institutions locales de la marionnette. Et nous avons eu à faire face à de grandes réticences de la part de l'organisation officielle du Festival. Le Bateau des Fous n'a pas choisi d'être alternatif. Au départ, nous avons cherché la bienveillance des tutelles et nous avons joué la carte de la transparence, en espérant un accompagnement. Mais nous avons été forcés de suivre un chemin parallèle, de nous appuyer sur un réseau souterrain, faute d'ouverture et d'aide concrète. Nous avons constaté qu'il n'y avait pas la volonté de laisser une place à cette fantaisie que nous voulions apporter au Festival, alors même que beaucoup de professionnels reconnaissent que l'événement manque cruellement de cette énergie et que nous jouons un rôle palliatif, notamment auprès de la jeunesse. L'opposition à notre initiative a persisté, au point de nous persuader de mener notre barque, sans plus attendre l'assentiment d'une institution qui trahissait ses propres valeurs. Et en trois éditions, le Bateau des Fous a mis en évidence la logique d'exclusion à l'oeuvre au sein de l'organisation du IN, il a montré par contraste la perte de convivialité, le déclin de la dimension festive, la froideur et l'élitisme qui ont peu à peu cassé l'adhésion populaire historique qui avait fait le succès du Festival. Et en 2017, la désaffection des spectacles qui jadis envahissaient chaque centimètre de trottoir, et attiraient les foules, a été constatée par les élus locaux et la presse : jamais on avait vu les rues du centre ville aussi vides, aussi tristement désertes, pendant les Marionnettes !
Quelle est la prochaine escale ?
C'est pourquoi 2019 marque un changement de taille dans l'histoire du Bateau des Fous. La Ville de Charleville-Mézières a pris la mesure du problème et a lancé un grand appel à projet à destination de collectif de marionnettistes, pour qu'ils organisent des lieux de spectacles et de fête dans plusieurs espaces publics emblématiques de Charleville, qui jusque là étaient sous l'emprise du IN. En reprenant la main sur la rue, la Ville fait un geste fort qui va peut-être changer la donne. Le Bateau des Fous s'est inscrit pleinement et sans hésiter dans cette dynamique et se réjouit de partager cette mission avec d'autres artistes, qui créeront de nouvelles ambiances, de nouvelles impulsions.
Le Bateau des Fous ne sera plus le seul refuge de la convivialité des origines et de la vraie énergie festive, sans laquelle le public local ne s'y retrouve pas. Il bénéficiera par ailleurs d'une communication globale, pour que les publics repèrent facilement les points de vitalité, les lieux où converger, pour retrouver l'esprit bohème et joyeux des marionnettistes. Ce nouveau OFF de RUE va créer de nouvelles circulations et renouer enfin avec les valeurs d'amitié, de solidarité et de partage qui ont porté le Festival depuis ses origines. Ces lieux redonneront de la chaleur humaine aux nuits du Festival. Au Bateau des Fous qui se déroulera sur l'île du Vieux Moulin, mais aussi dans chacun des six espaces publics qui seront occupés cette année, le public retrouvera des propositions artistiques émergentes, hilarantes, émouvantes, engagées, et sûrement étonnantes, puisant aux racines de cet art saltimbanque et subversif qu’est la marionnette.
Le Bateau des Fous est le lieu et le projet de tous les gens qui y sont passés et de tous ceux y passeront encore cette année, en 2019. Cette énergie collective, résumée dans un texte fondateur, a créé au fil du temps tellement d'interactions qu'il nous est impossible de les mesurer.
Nous remercions du fond du coeur toutes les personnes qui nous ont aidés, de près ou de loin, dans ces diverses aventures: les membres de la Compagnie, les amis, les amis des amis, les membres de nos familles, les anges tombés du ciel, les personnes merveilleuses qui composent le Collectif Off de Strasbourg, les entreprises, les associations, les contributeurs, les soutiens en tous genre.
Nous remercions tout particulièrement : Vincent Rodange, secrétaire et responsable sécurité ; Louisa Djenane : présidente ; Nicolas Pierquin : trésorier ; Anne Chabert, Celia Constantinesco, Agnès Bougeois : coordination et accueil des compagnies; Patrick Argirakis : photographe/ vidéaste ; Renaud Lotto : conseiller sécurité ; Daniel Linquette : chef de travaux ; Viviane Linquette : repas bénévoles ; Peggy Linquette, Laurent Lelonbric: bar ; Benoit Burer : électricité et sécurité incendie ; Pierre Malaisé, Boualem Benguedache, Sébastien Greder, Mathieu Lionello, Filou : technique; Emilie Villiere :graphisme ; Fatima Ayade-Burer, Marie Storup, Zoé Bouchicot : scénographie, décoration ; Magali Libong: accueil public et billetterie ; Line Gilet : ateliers pédagogiques ; Gil Jogging, Vlad, Theo Danger : impros délirantes ; Gauthier, Thérèse, Carole, Adrien, Pauline, Elise, Nina... tous les membres du Collectif Off ; Emma, Diego, Hugo, Pierre, Chloé, Sophie... et autres bénévoles du lieu...
Nous remercions aussi vivement les artistes et les compagnies qui se sont engagés à nos côtés, qui ont enrichi de leurs talents, de leur présence, de leur capacités d'adaptation, les propositions artistiques du Bateau des Fous.
Si le ce lieu a eu si souvent à faire face à l'adversité pour exister, nous reconnaissons que toutes ces difficultés nous ont aussi donné la force de nous dépasser. Après quelques années de pratique, nous en sommes persuadés: les soutiens sont aussi importants que les freins ! Donc nous remercions aussi ceux qui, par leur rejet, nous ont donné la niak !
Nous ne savons pas de quoi l'avenir sera fait, mais nous sommes fiers de ce que nous avons accompli jusqu'ici.
Voici ici quelques souvenirs des éditions passées :
Le méga Bateau des Fous au
Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes - Charleville 2017
Rue du Petit Bois
Spectacle toutes les demi-heure : tout le programme ici
500 mètres carrés dédiés à la marionnette libre
3 scènes équipées
une cour intérieure
une caravane scène dans la rue
et du off de chez off qu'on n'avait pas du tout prévu...
Le voyage du Bateau des Fous
au Festival Chalon dans la Rue 2016
Square Chabas
30 compagnies
80 représentations
un parc d'un hectare
en rue, sous tente, ou en caravane
Spectacles à toute heure : tout le programme ici
Le mini Bateau des Fous
au Festival Mondial des Théâtres de Marionnette - Charleville 2015
Spectacles à toute heure : tout le programme ici
Rue du Moulin
30 compagnies
57 spectacles en salle
34 spectacles dans la cour
5 concerts...
et encore du off du off du off...
La permanence Bateau des Fous à Charleville en 2014
Rue du Moulin
10 jours d'ouverture chaque mois pendant un an : tout le programme ici
Une quinzaine de compagnies accueillies
des spectacles, des ateliers, des expos, des vitrines vivantes, des chantiers créatifs...
tout au long de la saison 2014-2015
La premier Bateau des Fous au Festival Mondial des Théâtres de Marionnette - Charleville 2013
Quai du Mont Olympe